Pourquoi j'ai écrit Néréus

1 Des constats :
  • Le réchauffement climatique s'accélère. Sur de nombreux points, les prévisions pour 2050 sont déjà atteintes en 2020.

  • Les Etats peinent à le freiner et limiter son amplitude, et à préparer leur pays à la part non évitable du réchauffement.

  • Au niveau local ou national, une commune, une région ou un Etat ont besoin de l'adhésion des citoyens aux mesures qu'il va devoir prendre.

  • En continuant ainsi, les 3/4 de l'humanité et de ce qui reste de la vie animale et végétale sur terre et dans les océans seront confrontés à des vagues de chaleur meurtrière avant 2100 : nos petits-enfants, arrière-petits enfants.

  • Les gens comprennent la gravité de la situation, mais sont impuissants. Les évolutions et efforts individuels (tri, économies d'énergie, se déplacer en vélo, chasser le Gaspi, jardiner vert, manger bio...) sont indispensables, mais ne suffiront pas à ramener le réchauffement à un niveau compatible avec la survie de nos descendants, ou une vie acceptable. La tension sociale monte, et l'éco-anxiété individuelle augmente.

2 Analyse et recherche de moyens d'actions :
  • Les discours lénifiants tenus depuis les années 70, comme les "taisez-vous, vous allez faire peur aux gens !" opposés à Haroun Tazzieff en 79, parmi de multiples exemples, ont eu pour conséquence de quasiment infantiliser les gens sur le plan de leur capacité à faire face aux catastrophes. En voulant éviter une réponse psychologique défensive de blocage, cette approche a contribué à éviter de penser à ce sujet et de le traiter. Nous avons perdu un temps considérable que nous ne pourrons pas rattraper. La génération active dans les années 70-80 aurait pu freiner le réchauffement de l'atmosphère et infléchir la trajectoire de l'avenir de ses descendants.

  • J'ai appris plusieurs choses de mes formations et expériences de pilote avion, motard, sapeur-pompier (diplôme de formateur de secours en équipe) : la pensée peut se "tunneliser" sous l'effet du stress. En moto, il ne faut pas regarder l'obstacle à éviter mais le chemin pour l'éviter ("la moto suit le regard du pilote"). Comme pompier sur un accident mortel de la route : une épouse blessée, assise sur le siège passager avant, demande au médecin et à l'infirmier si son mari est vivant. "Ben regardez..." Elle a regardé, vu, et surtout intégré. Les médecins disent qu'il faut voir le corps pour pourvoir commencer le travail inconscient du deuil, pour que le cerveau traite la catastrophe en profondeur. Si on vous dit "il est mort", vous comprenez. Si vous voyez le corps, votre inconscient prend conscience de la réalité, ne pourra pas la fuir, et devra l'accepter via le processus de deuil. C'est pour cela que retrouver les corps dans les crashs ou catastrophes naturelles est si important. C'est la même chose pour le climat, l'état des terres, des forêts, des rivières, des océans, et la mort en masse des espèces. Les 3/4 de l'humanité en danger de mort lors de canicules avant 2100. Nos descendants.

  • Cette approche est essentielle. Vous n'êtes plus sous le régime de peurs qui vous poursuivent tant que vous esquivez avec des mouvements désordonnés. Epuisant, déprimant, humiliant. Lorsque vous vous arrêtez, vous retournez pour la confrontation, alors, vous commencez 1, à reprendre votre souffle et vos esprits, 2 à observer et analyser, 3 à réfléchir à des moyens d'action, 4 à rassembler votre énergie, vos aptitudes et mobiliser du monde pour déployer l'action. Une fois l'action démarrée, l'éco-anxiété disparait. Un peu comme le trac qui précède un examen ou un concours. Une fois dans l'action ou le combat, vous ne ressentez plus d'anxiété ni de peur, mais vous pouvez au contraire être galvanisé. Vous découvrirez souvent en vous des ressources dont vous ne soupçonniez pas l'existence. Ces ressources seront alimentées par vos contacts et découvertes, par la réussite de vos actions, par le sentiment de ne plus subir. Energisant, espoir retrouvé, fierté.

  • La puissance du plus grand nombre de monde possible agissant en synergie dans cette direction est démultipliée. Elle permettra de soutenir les bonnes volontés, elles existent, au niveau des Etats, des régions, départements, communes, d'agir fortement dans nos propres vies (les mouvements désordonnés sont remplacés par des actions fortes véritablement à la hauteur du défi à relever). Elle permettra aussi de protéger notre pays de ceux qui prônent une révolution qui ne pourrait qu'engendrer destructions, ruine, malheur et sang, renverser un gouvernement pour le remplacer par pire, comme l'histoire des révolutions dans le monde le montre souvent, et ouvrir la porte à une période troublée, qui affaiblirait dangereusement la France alors que le danger est toujours à nos portes.